Let's go ! ♫ (Ouvert)

Et cet équidé qui s'avançait n'était autre que lui : The Bentley Boy. Lou avait décidé de le sortir une fois de plus, cherchant à l'habituer au plus vite à ces nouveaux terrains, qu'ils puissent enfin reprendre un véritable programme d'entraînement. Les rênes de l'étalon flottaient encore sur son encolure alors que le couple entrait sur la carrière. Lou demandant à son partenaire l'arrêt, se raidissant en s'élevant simplement. Il vérifia alors sangle et longueur d'étriers, remontant ensuite sur ses rênes pour entamer une détente au pas, ses mollets pressant légèrement les flancs de l'étalon, ses doigts lâchant un peu de rêne. Les foulées du noir étaient longues et amples, alors qu'il était un modèle léger, tout en puissance et en finesse. Lou avait posé ses yeux clairs sur le couple qui se trouvait déjà là et, poli et affable, il interpella la cavalière, sourire aux lèvres :

Lou. « Excusez-moi, je ne vous ai pas demandé si nous avions la permission d'entrer. Nous ne vous gênons pas ? »

Comme le couple s'approchait de le jeune fille et de son cheval, Bentley redressa l'encolure, intrigué par le petit pie. Il ne l'avait jamais vu avant, mais il était content de rencontrer de ses semblables.

J'avais posé mes grands yeux noirs sur lui, l'étudiant. Plus petit que moi, je le devinais croisé, alors qu'il semblait déborder d'énergie. Je poussais un hennissement bref, pour lui manifester ma curiosité.

Lou répondit à l'aval de la cavalière par un large sourire, pressant déjà les flancs de son étalon qui prit aussitôt le trot. Aérien encore, c'était sans effort qu'il s'élevait, pourtant, il ne semblait pas enclin à vouloir céder, observant et suivant du regard le petit pie qui prenait déjà le galop, retournant sauter. Oh, qu'il lui tardait de pouvoir s'élancer à son tour !

Déjà, les requêtes de son cavalier se firent plus sèches, et contraint, le grand noir se mit sur la main. Il accéléra alors le trot, sa queue se portant en bannière, et commença à décrire voltes et courbes dans la carrière, obéissant seulement aux doigts et aux jambes de son cavalier qui apparaissait comme concentré sur le travail en cours.

Pourtant, ils furent rapidement rejoints d'un troisième couple. Le nouvel étalon était plus petit que Bentley et apparaissait davantage comme un poney de sport. Distrait et curieux de tout ce nouveau monde, l'étalon noir se désassembla, brisant le rythme qu'était le sien. Mécontent, Lou le laissa pourtant faire : il avait bien conscience de la solitude qu'avait été  celle de son étalon depuis son arrivée.

Bentley. « The Bentley Boy. Vous êtes ici depuis longtemps ? »

J'étais impatient de faire leur connaissance, et j'espérais sincèrement que nous nous entendrions : mes anciens amis me manquaient.

Lou, lui, n'ajouta rien, considérant que ce n'était pas à lui de répondre, puisqu'il venait d'arriver, à l'instar du dernier couple. Il remobilisa alors son étalon, lui demandant de se remettre en avant. Considérant qu'il avait bien trotté, il décida de lui demander le galop, reculant sa jambe extérieure tout en surélevant sa main. Automatiquement, le puissant étalon s'élança, ruant puissamment : il était heureux et plein d'entrain, d'une part parce qu'ils allaient sauter et, d'autre part, parce qu'il allait rencontrer d'autres équidés.

Derechef, il accéléra, et léger, Lou s'éleva au-dessus de lui, penchant son buste sur son encolure, soulageant l'action de ses épaules et lui demandant d'agrandir son cercle pour qu'ils puissent travailler la réactivité du jeune cheval, afin de s'assurer de sa disponibilité, ce qui n'était pourtant pas gagné.