☣ THE BENTLEY BOY au manège.

Feel the sweat against your skin.

Aujourd’hui était une de ces matinées ensoleillées, une de ces matinées pendant lesquelles les jeunes oiseaux chantaient, acclamant le printemps qui revenait. Et calme, le couple marchait paisiblement sur les sentiers de sable. De temps à autres, le puissant étalon redressait vivement l’encolure, surpris par un mouvement soudain, intrigué par un objet inhabituel. Pourtant, il continuait d’avancer, toujours paisible ou presque. Lou avait laissé ses rênes flotter sur son encolure, et il le guidait à peine, prenant le temps d’admirer ces nouveaux lieux qui décidément lui plaisaient. Ils arrivèrent alors devant le manège, ne marquant aucun arrêt puisque personne n’y travaillait à cette heure.

L’endroit était vaste, bien éclairé et aéré, plutôt agréable. Le sable semblait avoir été changé récemment et était compact sous les sabots de l’étalon qui s’appuyait déjà sur son mors, l’encolure courbée, le nez revenant vers son profond poitrail. La séance se promettait intéressante aujourd’hui. Et déjà, Lou demandait à l’étalon des figures simples qui, sans broncher, les exécutait. Attentif à son cavalier, ses oreilles étaient légèrement en arrière alors que patient, il attendait de nouvelles requêtes. Lou ne se fit pas prier et déjà, il pressait ses mollets contre les flancs de sa monture qui prit le trot sans heurt et sans briser ni son rythme de travail, ni sa position qu’il avait marquée. Son dos mi long mais puissant remontait, alors qu’il étendait son col vers le sol, se pliant encore aux demandes de Lou qui souriait de le voir ainsi, disponible et concentré sur son travail. Il lui fit travailler les incurvations, pliant toujours plus son col, et le poussa même vers une épaule en dedans, alors qu’agiles, les membres de l’étalon noir se croisaient dans un étrange manège.

Il faisait chaud, et déjà, les deux garçons transpiraient, la robe de The Bentley Boy se couvrant d’une fine pellicule de sueur. Là, Lou lui laissa reprendre ses rênes, l’invitant à calmer son allure, qu’il puisse reprendre son souffle. La tête basse, son dos remontant toujours, Bentley semblait heureux de cette séance de travail et Lou savait oh combien il leur serait précieux d’avoir de telles séances pour progresser, ensemble. Et déjà, le jeune homme remontait sur ses rênes, mobilisant à nouveau l’étalon qui, réactif, s’était redressé. Du pas, il prit le galop, sa longue queue d’ébène fouillant dans l’air frais du manège. Ils travaillèrent la régularité de ses foulées d’abord sur un cercle de 20 mètres, cherchant à l’assouplir dans ses épaules et ses hanches. Lou, satisfait de son étalon, le laissa marcher large, lui demandant d’allonger au maximum ses foulées, ce qu’il fit. Ils changèrent ensuite de main, reproduisant le même exercice : d’abord un cercle de 20 mètres avant de marcher large. Bentley transpirait de plus en plus, alors qu’une salive épaisse et blanche naissait à ses commissures de lèvres.

De nouveau, Lou lui fit reprendre le pas, le flattant généreusement.

Lou. « C’est bien bonhomme. Continue comme ça. »

Il lui laissa quelques minutes pour reprendre son souffle avant de le mobiliser à nouveau. Le couple alla jusqu’en X où il commença une diagonale, sur laquelle Lou demanda des cessions à la jambe à son étalon. La main extérieure légèrement plus haute, la rêne d’appuie tendue et ses jambes agissant respectivement à la sangle et sur la hanche, Bentley de plia à ses requêtes, croisant ses antérieurs davantage que ses postérieurs. Pour le corriger doucement, Lou employa son stick, poussant davantage les hanches de l’étalon. Pourtant, s’il l’avait juste effleuré, le jeune Trakehner semblait s’effaroucher, et il brisa le mouvement, s’élançant dans un mouvement vif vers l’avant, partant au galop et jetant plusieurs violents coups de reins. Lou avait été surpris par sa brusque réaction, et il fut dans un premier temps déséquilibré, basculant vers l’avant. Mais comme son étalon poursuivait sa course folle, il parvint à se remettre en selle et put dès lors reprendre son cheval, l’emmenant sur un cercle pour le canaliser. Peu à peu, la pression redescendait et, de nouveau, le grand étalon se décontractait, ses muscles roulant sous sa peau.

Lou. « Là bonhomme, là. Tu vois, tout va bien. Reste calme, là, c’est ça. »

Les mots de l’homme continuèrent d’apaiser l’entier qui, bientôt, se calma totalement, redevenant disponible. Mais il avait déjà bien travaillé, et il transpirait abondamment, aussi, Lou décida d’arrêter là la séance de dressage, flattant son étalon, le dessanglant de deux trous et se dirigeant déjà vers la porte.