Box de Persée

Me voilà coincé dans ce petit box. Il est bien trop étroit à mon goût. Le bas de barrières est en bois, il ne laisse rien passer, à part un peu de vent. Le haut est fait de barreaux espacés, mais pas assez pour que je passe ma tête. A ma droite, un poney visiblement sympathique, à ma gauche, Volte, ce shetland bien trop agressif. Il n'est pas là. Sa petite propriétaire le bichonne. Je soupire et tape un antérieur sur le sol de paille. Un sol tout nouveau, nettoyé il y a peu. Ma mangeoire est vide, il n'y traîne que quelques minuscules morceaux. Quant à mon abreuvoir, il me suffit d'y fourrer le nez et j'aurai de l'eau. J'observe les allées et venues.

Enfin, le grand blond ouvre la porte. Il a le licol de cuir de la dernière fois. Mais il a aussi une sorte de bâton très long et un grand fil, genre la corde attachée au licol, mais en dix fois plus grand. C'est bizarre. Enfin, il me met le licol et, tenant fermement la corde de ses deux grosses paluches, il commence à s'avancer. Je cherche à le dépasser, mais il s'arrêter et me pousse en arrière. Qu'est-ce qu'il est puissant ! Je m'agite et reste calme. Mon cavalier m'attache et enlève ma couverture. Il passe un coup de bouchon, simplement, puis cure mes sabots. Ensuite, il brosse mes crins. Dès que tout est bien, il me fait une tresse simple grossière sur la queue et fait une tresse espagnole sur ma crinière. Le rendu est joli, quand même. Le blond enlève mon licol et me met de la corde à la place. Il remplace la corde du licol en fil, justement, prends le long bâton et la grande bande, qu'il attache au licol. Un licol en corde... Je devance le jeune homme, mais ça me tire sur la tête. Dépité, je baisse la tête. Bon. Visiblement content, le cavalier m'emmène d'un pas décidé vers un espace de travail, sûrement. Enfin... il s'arrête devant la sellerie, passe la longe, sur mon encolure et, vite-fait, il met guêtres, protèges-boulets et cloches. C'est gênant... Mais ça va en fait. Je sors de l'écurie sans mon propriétaire. Qu'importe, il n'a qu'à me laisser un peu plus libre. Mais bon, le blond me reprends...

On rentre. Le blond passe la longe sur mon encolure, repose le bâton et enlève mes protections. Il range même la grande corde accrochée au licol spécial. Je commence à me diriger vers mon box. Le jeune homme sourit et m'attrape par le licol. Il m'enlève ce licol spécial et remet celui de cuir. Je soupire et ferme les yeux. Le cavalier passe rapidement l'étrille. Elle me masse, c'est agréable. Il passe ensuite un rapide coup de bouchon, cure et graisse mes sabots et me remet ma couverture. Je soupire et rouvre les yeux. Le repos, bientôt. Le blond me détache et me rentre dans le box. Il m'enlève le licol et me donne deux quartiers de pomme. Je les savoure. Ensuite, je vois mon propriétaire repartir.

Le blond arrive. Il a une boîte et la pose devant le box. Curieux, j'essaie de l'ouvrir. Mais le jeune homme me met une petite claque sur le nez. Surpris, je recule vite ma tête. Ce gaga a un grand sourire sur le visage. Qu'est-ce qu'il trame encore ? Je plaque les oreilles et tends mes muscles, les yeux pivotant sans cesse. Le jeune homme entre dans le box. Sur la défensive, je recule, jusqu'à ce que ma croupe soit collée au mur en béton du fond.

"Oh... tout doux mon beau. Je vais rien te faire. C'est rien. Oh, là... là... tout doux. Aller, mon beau, c'est juste pour protéger les brosses."

Il sort une friandise de sa poche. Un petit bâton, marron pâle. Je fonce et chipe la nourriture. Tranquillement, je savoure le goût. Pomme. Mon parfum préféré. Trop bon. Le cavalier sort une étrille. Il m'enlève ma couverture polaire et commence à me masser vigoureusement, en cercles. Ça fait du bien. J'étends l'encolure et lève ma lèvre supérieure. Ah... le plaisir. Le blond passe subitement à une brosse plus dure, qui balaye tout sur mon passage. Pendant quelques secondes, il frotte mes jambes, mon ventre, bref, tout sauf ma tête. Mais bientôt, il passe vite-fait une brosse tout douce sur mon poil. Il insiste sur mon front. Je secoue la tête, pour profiter, les yeux clos. Ah... Mais ce plaisir est de courte durée. Le jeune homme cure et graisse mes sabots. Tout doucement, il passe une brosse dans mes crins.

Délicatement, il me met un joli tapis marron, rembourré à l'intérieur, avec deux poches à l'arrière. Il petite amortisseur. Une selle légère et le tour est joué.

"Aller mon beau, on va voir comment tu te tiens avec une selle !"

Le cavalier rigole. Il me met le licol en corde, avec sa ficelle pour qu'il me tienne. Puis, il m'équipe de guêtres, protèges-boulets et cloches, vieux et crades. Enfin, bon, c'est tout ce qu'il a. Le blond sort du box. J'avance à sa suite, d'un pas actif. On va prendre l'air, visiblement !