Eldunari en carrière

Aujourd'hui, il n'y a que le jeune bipède qui est là. Il m'a sellé, mis un filet, un collier d'épaule, une martingale. Je ne me suis jamais senti autant comprimé. J'ai envie de sauter en l'air, mais je le ferais le moment voulu.

Des gens regardent autour. Un public féminin; mon cavalier semble avoir du succès, mais je le sens concentré exclusivement sur moi, non pas sur les gens autour. Il me plaît celui-là. Il monte, s'étonne que je sois sage. Il me ressangle, mets les pieds dans les étriers. Je suis loyal sur ce point au moins. Je lui laisse le temps de se préparer. Au moment où je ressens une pression sur mon flanc, je fais un bon, manque de trébucher à cause de cette enrênement qui m'empêche de bouger mon encolure comme il se doit. Je lance coup de cul sur coup de cul , et galope à fond. Mon cavalier se cramponne, mais pour combien de temps? Je ne saurais le dire. Je pile face à la clôture, et il tient bon, les gens rigolent là-bas, ça m'énerve grandement, et je bondis vers eux, mon cavalier ne peux plus rien faire. J'essaye de les chiquer en passant, et ils s'écartent, apeurés.

Finalement, je commence à me calmer, à bout de souffle, comme mon cavalier. Mais lui n'abandonne pas non plus. Il me demande de continuer à galoper à fond, puisque j'ai voulu le faire. Je galope donc, contraint de le faire. Encore et encore, jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Puis , il me force à trotter, vite, et travaille avec ses mains, ce qui se répercute dans ma bouche, et me force à me placer, ce qui me dérange. Je tente de le faire passer par dessus mon encolure, mais rien n'y fait, rien.

Puis, il me force à décaler mes hanches, lorsqu'il appuie près de mon postérieur, sur un cercle. ça me stresse, et je suis obligé malgré moi de les décaler. Rien de plus énervant. Je m'autorise un coup de cul. Il me repasse au pas, allonge, raccourci mon allure, avec beaucoup de mal , car je ne comprend pas à quoi ça sert, c'est si différent de là d'où je viens... Je suis un peu perdu.

Puis, il me flatte l'encolure, dessangle, descend, et me ramène vers l'écurie, l'air content. Il sait pertinemment que je ne referais plus ça , qu'il a pris le dessus sur la situation...